Elle est mère de deux enfants. Deux fils qu’elle aime de tout son cœur, avec une force que rien ne peut briser. L’un est autiste. Et pendant que tout le monde se concentrait sur son fils en crise, elle s’effondrait doucement, à l’intérieur, sans que personne ne le voie.
Elle portait tout. Les exclusions scolaires à répétition, les “je ne sais pas ce que l’on va faire de lui”, les diagnostics tardifs, les longs trajets en hôpital de jour. Et ces heures de solitude, où elle attendait qu’une main se tende, qu’une porte s’ouvre. Le regard vide de son aîné l’alertait, mais elle n’avait plus la force de faire semblant.
“Longtemps, j’ai cru qu’il voulait disparaître lui aussi…”
Il séchait l’école. Il a échoué au bac.
Comment grandir quand toute l’attention est accaparée par un frère qui va mal ?
Comment respirer quand la maison devient un champ de bataille silencieux ?
Et puis, il y avait ce désespoir dans les yeux de l’homme qui partageait sa vie.
“On a eu envie de disparaître, tous les deux. C’était insupportable.”
La douleur, l’épuisement, le sentiment d’impasse… tout devenait trop lourd à porter.
Son corps, à son tour, a lâché. Des vertiges, des perfusions, des injections dans l’oreille. Une perte d’audition. Comme si son corps, à bout, avait décidé de ne plus entendre pour continuer d’avancer.
Elle n’en pouvait plus. Mais elle a tenu.
Elle s’est levée chaque jour.
Pour chercher des réponses, écrire des mails, appeler, espérer…
Et trouver enfin une école qui accueillerait son fils avec bienveillance.
L’aide précieuse d’une présidente d’association dédiée à l’autisme a rallumé une étincelle. Grâce à son écoute et à sa présence, la lumière est revenue petit à petit.
Aujourd’hui, elle regarde son fils debout, premier de sa classe. Elle voit son sourire. Et elle peut enfin, souffler.
Elle est là. Elle existe.
Et son sourire d’aujourd’hui, c’est une victoire sur tout ce qu’on ne voit pas.